DES BRUITS… EN FRANCE

Publié le 22 Août 2010

samedi 21 août 2010

                  Considérant la Martinique comme un État occupé, je ne parlerai que de la France hexagonale sans ses territoires soumis. Mon pays est devenu en cette fin de règne un État policier. Combien de fois a-t-on vu des pays où les chaos social et économique n'avaient comme seule cause affichée que le désordre public, bien souvent imaginaire? La seule réponse est un retour à «l'ordre», la résurgence des pires instincts nationaux, l'ostracisme et, avouons-le, le racisme, que l'on a connu avant la seconde guerre mondiale sous la forme de l'antisémitisme. Mais il y a aujourd'hui le «délit de faciès» et surtout cette loi sur «l'outrage à agent de la force publique» qui autorise tout, en réalité 48 h heures de garde à vue, une comparution immédiate en justice et l'impunité absolue des forces de l'ordre.

                  Cela se traduit par des contrôles incessants, une prolifération de contraventions en tous genres et surtout l'arrivée de «cow-boys» dans les forces de police, de jeunes, sans cette courtoisie qu'il y eut dans le temps, chez nos paternels gendarmes. Le visage de notre pays a changé en 20 ans. Finis ces airs de liberté qui ont fait rêver le monde. On peut aussi parler, sans grand risque, de mascarade républicaine et de pouvoir autocratique. Mais nous n'avons pas de dictature philosophique comme à Syracuse dans les temps anciens. Nietzschel'a dit «Le plus grand mensonge d'État est celui-ci: je suis l'État, donc je suis le peuple». Nous avons un pouvoir qui s'entretient lui-même par des mesures sécuritaires qui  font surgir les désespoirs de bon nombre de nos concitoyens. D'ailleurs le Front National de Jean-Marie le Pen approuve. La jeunesse n'est plus joyeuse, rouge et écervelée. Mines graves, peur du chômage, petits plaisirs dans cette non-folle jeunesse.

                  Où est le temps où la France, et surtout Paris était la capitale mondiale de l'art? Où iraient aujourd'hui Pablo Picasso et Amadeo Modigliani et Guillaume Apollinaire et tant et tant d'autres? Notre pays est devenu un pays triste où la liberté n'est plus que dans les colombes de Paul Eluard. La tête de l'État n'incarne pas cette France des régions où se rencontrent des hommes remarquables et très souvent humains. La France des zincs de bistrots, et j'en ai fait beaucoup, ne parle que d'un monarque épris d'argent et de pouvoir, d'un étranger qui n'incarne rien et dissimule mal, sa vanité, son orgueil, sa vacuité et son amour de l'argent dans un pays qui compte 8 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (850 euros par mois).

                  Sans se référer aux morts, se les approprier de façon facile, je doute que le Général de Gaulle, ne soit pas aujourd'hui tenté par un coup d'État, s'il revenait en vie, quels que furent ses défauts. Il n'y avait point de «Karcher», de «racaille», ou de «casse-toi pauvre con» dans son vocabulaire. Inutile de vous dire les frais de l'Élysée sous ses mandats qui étaient dérisoires par rapport au train actuel de la Présidence. Inutile de vous signaler la minceur des lois votées par l'assemblée nationale sous ses mandats et les épais volumes qui consignent les lois de notre pays aujourd'hui. La Vème République est morte. Il n'en reste que des lambeaux en putréfaction. Je n'appartiens à aucun parti, à aucun syndicat. Mais je ne vois aucune femme ou aucun homme, capables de rendre à notre pays l'honneur qu'elle perd et qui, bien souvent, la ridiculise à l'étranger, par des allégeances grotesques, Porter haut les droits de l'homme est une fierté mais c'est une immense responsabilité.

                  J'en appelle solennellement au ci-devant Nicolas Sarkozy, de chercher en lui la parcelle de dignité qui le ferait démissionner, le plus tôt possible. Ce serait son seul acte d'homme à deux graines. Jamais dans notre pays, les arquebuses, les mousquets, les canons, les baïonnettes n'ont eu raison du peuple pour ce simple fait que ce peuple est si diversifié, d'aucuns diraient créole, qu'il est ingouvernable si l'on veut le brider et si l'on le méprise aussi ouvertement. Le peuple, la rue grondent mais avec couardise et convenances.

                  Il reste l'exil ou les baïonnettes. Pour ma part, je n'ai que de maigres poèmes. Inoffensif, rêveur, certes, mais attentif et parfois lucide.

 

Thierry Caille

 

 

Rédigé par Therry CAILLE

Publié dans #Politique

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article