Médias : La chasse au Domota est ouverte !

Publié le 12 Mars 2009

Elie Domota est en passe de rejoindre Dieudonné au panthéon des diaboliques de la république.
Ils avaient besoin d'un Dieudonné créole et raciste, oui, forcément, pour faire peur au brave franchouillard qui ne comprend pas grand chose à ce qui lui tombe dessus: crise, chômage, grèves, injustices.

C'est ce que la presse hexagonale tente de nous faire croire. Le filon est excellent et si vendeur.
En tous cas, l'occasion pour nous de vérifier la façon dont travaillent ces journalistes qui prétendent que leur profession est de savoir prendre du recul...

Déjà, il est bon de se rappeler le contexte... Pour cela cliquez
ICI

Rappel des paroles d'Elie Domota:

Soit, ils appliqueront l'accord (prévoyant une augmentation salariale mensuelle de 200 euros), soit ils quitteront la Guadeloupe...Nous sommes très fermes sur cette question là. Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l'esclavage"

C'est la dernière phrase qui a choqué... "Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l'esclavage".
Pour beaucoup, c'est inacceptable. Même pour le PS...

Voici ce qu'en dit avec force un de mes lecteurs, Ocom3pom:

... pour discréditer un mouvement social on nous ressort le "racisme anti-blanc"! Argument tellement bidon qu'on ose à peine citer les propos incriminés, qui étaient que ...leader du LKP a exprimé sa détermination à ne pas laisser "les Békés" rétablir "l'esclavage". Avec la mauvaise-foi habituelle de l'indignation tartuffe, tous les média parlent d'inquiétude, d'émoi et d'enquête face à cette "incitation à la haine raciale"!!!! Car les Bekes ont pour caracteristique essentielle, non pas d'avoir été auteurs et héritiers de l'esclavage dans l'histoire de l'île, non non, les Békés sont coupables d'être blancs! eh oui! Voilà ce que l'opinion métropolitaine doit impérativement avaler. C'est un joli coup de pouce des média pour Alain Huygues-Despointes qui souhaitait que les Békés soient considérés comme une RACE menacée!


Revoici donc l'arme de désinformation massive "le racisme anti-blanc", toujours suivi de près ou de loin par l'accusation de "haine de l'Occident".

Pour eux, béké, veut dire "blanc" alors qu'en réalité, "béké" veut dire "descendant d'esclavagiste". En Guadeloupe, on ne parle pas de béké car il n'y en a pour ainsi dire pas, le terme est martiniquais. Pourtant,  il y a des blancs, principalement des blancs-pays, descendants de blancs arrivés après l'esclavage (1848), certains, "
les blancs-matignons" sont assez pauvres et vivent regroupés dans les "grands fonds" des campagnes comme du côté de la commune du Moule..

Ceux qui sont allés en vacances dans les petites îles des Saintes au large de la Guadeloupe ont pu voir ces blancs des Saintes, souvent métissés, descendants non pas d'esclavagistes mais de pêcheurs bretons, et qui ne se sentent absolument pas visés pourtant par ce qu'a dit Elie Domota.

Donc quand Elie Domota parle de békés, il fait référence aux patrons qui marchent avec les békés de Martinique implantés en Guadeloupe..

Et puis faisons un peu de sémantique concrète.
Reprenons la déclaration de Domota et remplaçons le mot béké par descendant d'esclavagiste :

Soit, ils appliqueront l'accord (prévoyant une augmentation salariale mensuelle de 200 euros), soit ils quitteront la Guadeloupe...Nous sommes très fermes sur cette question là. Nous ne laisserons pas une bande de descendants d'esclavagistes rétablir l'esclavage"


Vous vous apercevez que ça n'a plus aucun contenu raciste non?

Finalement, béké est à comprendre comme "descendants de gens ayant participé à un crime contre l'humanité".

Imaginons que la déclaration ait été faite par le petit-fils d'un résistant, d'un juif ou d'un tsygane à propos de descendants de nazis très fiers de la préservation de leur "race" et refusant d'appliquer un accord négocié donnant avantage à tous, aryens comme non aryens. Ce fils de résistant aurait pu dire : "Nous ne laisserons pas une bande d'aryens rétablir le nazisme"!


Qui oserait appeller cela du racisme?

La vérité est que ceux qui hurlent au loup raciste, ne sont pas au clair avec leur façon de réfléchir sur le racisme.
N'oublions pas que la France, au plus haut niveau de l'état et de ses intellectuels a 4 siècles de pratiques racistes au compteur. De Voltaire  à Tocqueville, de Victor Hugo à Ernest Renan, de Napoléon à Charles de Gaulle, ils ont adopté un racisme politique pour conquérir, attaquer, massacrer, exclure, parquer, déporter.

Voltaire écrivait : "Enfin je vois des hommes qui me paraissent supérieurs à ces nègres, comme ces nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres et aux autres animaux de cette espèce.
Traité de Métaphysique, 1734..

Tocqueville écrivait à propos de l'abolition de l'esclavage qu'il fallait indemniser les planteurs békés avec le salaire des esclaves libérés mais maintenus au travail.
« Si les nègres ont droit à devenir libres, il est incontestable que les colons ont droit à n'être pas ruinés par la liberté des nègres. [...] Il est équitable d'accorder aux colons [...] une indemnité représentant la valeur vénale des esclaves mis en liberté. »

Victor Hugo : "Il est là, devant vous, ce bloc de sable et de cendre, ce monceau inerte et passif qui depuis six mille ans fait obstacle à la marche universelle ce monstrueux Cham qui arrête Sem par son énormité, l'Afrique. Quelle terre que cette Afrique ! L'Asie a son histoire, l'Amérique a son histoire, l'Australie elle-même a son histoire, qui date de son commencement dans la mémoire humaine ; l'Afrique n'a pas d'histoire ; une sorte de légende vaste et obscure l'enveloppe. "

Ernest Renan : "La nature a fait une race d'ouvriers. C'est la race chinoise d'une dextérité de main merveilleuse, sans presque aucun sentiment d'honneur ; gouvernez-la avec justice en prélevant d'elle pour le bienfait d'un tel gouvernement un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c'est le nègre : soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l'ordre ; une race de maîtres et de soldats, c'est la race européenne. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait et tout ira bien. Nous aspirons, non pas à l'égalité, mais à la domination. Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. Il ne s'agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d'en faire une loi.» .

Napoléon qui rétablit l'esclavage et  promulgue des lois antisémites en 1802.

Charles de Gaulle qui déclare :  "Vous savez, cela suffit comme cela avec vos nègres. Vous me gagnez à la main, alors on ne voit plus qu'eux : il y a des nègres à l'Élysée tous les jours, vous me les faites recevoir, vous me les faites inviter à déjeuner. Je suis entouré de nègres, ici. [...] Et puis tout cela n'a aucune espèce d'intérêt ! Foutez-moi la paix avec vos nègres ; je ne veux plus en voir d'ici deux mois, vous entendez ? Plus une audience avant deux mois. Ce n'est pas tellement en raison du temps que cela me prend, bien que ce soit déjà fort ennuyeux, mais cela fait très mauvais effet à l'extérieur : on ne voit que des nègres, tous les jours, à l'Élysée. Et puis je vous assure que c'est sans intérêt. »

Même la Marseillaise contient une phrase qui, sortie de son contexte historique de nationalisme exacerbé par les guerres révolutionnaires, est un appel à la haine raciale.

"Qu'un sang impur abreuve nos sillons..."

La presse française n'a pas vérifié la situation raciale réelle en Guadeloupe. Imprégnée de clichés coloniaux, elle a repris la dépêche AFP et les déclarations outragées de certains hommes politiques. Et depuis, elle brode à coup d'arguments juridiques et socio-historiques sans s'interroger sur la légitimité du ras-le-bol d'Elie Domota et de tous les antillais, sans se demander si un homme tel que lui, lui-même mélange de noir, indien et blanc, n'est pas un peu mieux placé qu'eux pour connaîttre ce que le racisme recouvre en calomnies et autres ignominies.

Les médias français dans un pseudo-humanisme hypocrite, une fois encore, tentent de réécrire l'histoire des autres...

Césaire avait et a encore raison quand il écrivait il y a 58 ans :

Et c'est là le grand reproche que j'adresse au pseudo-humanisme : d'avoir trop longtemps rapetissé les droits de l'homme, d'en avoir eu, d'en avoir encore une conception étroite et parcellaire, partielle et partiale et, tout compte fait, sordidement raciste.

Milton DASSIER
Source bworldconnection

 

 

 

Rédigé par Karevé

Publié dans #Polémique

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