Willybis
Publié le 2 Mars 2009
Par Charlotte Chaffanjon Publié le 27/02/2009 à 15:38 - Modifié le 28/02/2009 à 11:49 Le Point.fr
Dans la nuit de jeudi à vendredi, un accord baptisé "Jacques Bino", du nom du syndicaliste tué par balle la semaine dernière , prévoyant une
augmentation de 200 euros des plus bas salaires, a été signé entre le collectif intersyndical LKP et l'État. Toutefois, le Medef, la Confédération générale du patronat des petites et moyennes
entreprises (CGPME), la fédération du bâtiment et les petites et moyennes industries ont boycotté ces dernières négociations pour dénoncer le "climat d'intimidation et de violence" que fait
régner le LKP, collectif meneur de fronde. Pour lepoint.fr, Christophe Louis, président de la CGPME Guadeloupe, s'explique.
Lepoint.fr : Pourquoi la CGPME n'assiste-t-elle plus aux négociations ?
Christophe Louis : Nous ne participons plus à cette mascarade parce que ça fait un mois
qu'on subit des menaces, des violences, des injures. Nous avons donc décidé de le faire éclater au grand jour. Pour l'instant, on se taisait parce qu'on voulait privilégier la
négociation, sortir notre île de l'impasse mais visiblement ça ne sert à rien. Alors, aujourd'hui, on veut révéler le vrai visage du LKP, le visage dictatorial du
LKP.
Lepoint.fr : Vous évoquez notamment les menaces physiques dont aurait fait preuve Élie Domota, leader du LKP, à l'encontre du patron du Medef de Guadeloupe Willy Angèle ?
C. L. : Bien sûr. Mais il faut savoir que l'attitude de Domota qui enjambe la
table pour venir frapper Willy Angèle, c'est le prolongement de tous les commandos que ces gens ont envoyés dans les entreprises pour les faire
fermer pendant un mois.
Lepoint.fr : Moins de 3.500 salariés sont concernés par l'accord salarial signé vendredi, selon Willy Angèle. 15.000 à 17.000 salariés sont concernés selon le préfet de Guadeloupe
Nicolas Desforges. Pourriez-vous revenir à la table des négociations afin d'élargir cette base ?
C. L. : Non. Si on revient c'est pour signer notre accord à nous, à nos
conditions. Il n'est pas question que nous prenions la suite d'une collectivité ou de l'État au terme de sa participation. Si l'État veut verser une
prime de vie chère aux salariés, qu'il le fasse, il n'y a pas de souci. Si les collectivités locales (conseils général et régional, ndlr) choisissent de donner 50 euros supplémentaires aux
salariés qu'elles le fassent directement, il n'y a pas de problème. Par contre, qu'on ne me dise pas que je dois prendre la responsabilité pour les PME de Guadeloupe de doubler la prime dans un
an, et de la doubler encore dans trois ans, je ne peux pas prendre cette responsabilité. Je ne peux pas présager de la situation économique des entreprises dans un an et encore moins dans trois
ans. Nous restons sur un principe de réalité.
Lepoint.fr : Vous évoquez "vos conditions" pour revenir à la table des négociations, outre la fin des intimidations, donc. Quelles sont-elles ?
C. L. : Nous avons établi une grille qui concerne tous les secteurs, sauf les secteurs exposés à la concurrence (?). Donc, pour les entreprises de
moins de 20 salariés, nous recommandons 50 euros d'augmentation. C'est d'ailleurs exactement la participation à laquelle se sont engagées les entreprises, qui ont signé hier. Pour les
entreprises de 20 salariés, nous recommandons jusqu'à 90 euros d'augmentation en fonction de la taille de l'entreprise.
Lepoint.fr : Le Medef national intime au Medef Guadeloupe de revenir à la table des négociations. Que cela vous inspire-t-il ?
C. L. : Nous sommes la CGPME. Et nous n'avons pour notre part rien reçu de la part de notre président national. Nous ne bougeons pas.