CYNISME ?

Publié le 10 Février 2009

Oui ,vous pourrez juger que c'est cynique.
En tout cas, pas vraiment optimiste.
Mais n'oubliez pas qu'un optimiste, ce n'est qu'un pessimiste mal informé.

Etant bien au fait de l'évolution de la condition des descendants des Africains déportés par les puissances coloniales (C'est la périphrase pour ne pas écrire "esclaves" - On n'est quand même à l'époque du lexicalement correct !) dans le monde occidental depuis au moins un quart de siècle, notamment aux USA, j'ai vu l'émergence des premiers Noirs élus pour gérer des collectivités publiques.
Les premières furent les mairies.
L'élection de maires noirs ne fait plus aujourd'hui de scoop dans la presse. 
Seulement ce que j'ai remarqué aussi c'est que chaque fois que des maires noirs ont été élus aux USA, pour la première fois, c'était au moment où la ville dont ils briguaient le mandat était en faillite financière plus ou moins grave.
C'est pourquoi je vous livre ci-dessous le poème traduit du créole haïtien par Hector POULLET.
Il doit être aussi cynique que moi. 
Car le rapport avec OBAMA, dont il a chapeauté le poème en forme de question, est évident pour moi.
Je n'ai pas pu partager cette opinion compte tenu de l'OBAMANIA mais sans lui ôter le panache de la victoire qu'il mérite pleinement, je ne peux m'empêcher de penser que, une fois de plus, les USA ont confié la gestion de leur plus importante collectivité publique, leur Etat,à un Noir, parce qu'ils sont dans la merde.

Et  nous n'ignorons pas que, vu ce que le monde pense de nous, il a une obligation de résultat, celle de réussir.
Pour info, un poème des Elégies de LECONTE DE LISLE raconte la même histoire sauf qu'il ne parle pas de la couleur de Simon.


Pawol boloko a Ektò Poulé dimanche 8 février 2009 par Hector Poullet

QUEL RAPPORT AVEC OBAMA ?

Félix Morisseau-Leroy a écrit dans « Dyakout » ce texte en créole d'Haïti.
Nous vous proposons cette traduction en français afin que vous le retranscriviez dans le créole de votre choix.

Voilà comment ça s'est passé

Voilà comment ça s'est passé
Jésus-Christ devait mourir
Envers et contre-tout
Il fallait qu'il meure
Pilate a eu beau dire :
ce Caïphe-là a tellement insisté,
On a condamné l'homme
Il n'avait pas mangé depuis deux jours
Il tombait de faiblesse
Dans cette montée du Mont Olivier
Avec deux branches d'arbre sur le dos
Il tombait, se relevait
Pilate le regardait, il avait de la peine
Les soldats romains le regardaient
Alors vient à passer un nègre
Simon le Cyrénéen
Un nègre fort
A la Paul Robeson
vint à passer
Il regarde la scène comme les nègres savent regarder
Pilate sentit ce qu'il y avait dans le cœur de ce nègre
Il fit un signe aux soldats
Ils tombèrent sur Simon
A bras raccourcis
Et puis lui dirent : Prends la croix et porte-la
Simon prend la croix d'une seule main
Il l'a prise des mains du blanc
Il court avec
Il chante
Il se met à danser
Il danse, il chante
Il court, il monte plus haut
Laissant tout le monde loin derrière
Il revient, il danse, il chante
Il fait tournoyer la croix au-dessus de sa tête
Il envoie la croix en l'air
La rattrape
La passe entre ses jambes
L'envoie en l'air
La croix reste en l'air à danser
La foule crie : Miracle !
La croix redescend
Simon la reprend
Il danse tout son saoul
Avant de la remettre à Jésus.

Depuis lors, dès qu'une croix
Est trop dure,
Dès qu'une charge est trop lourde à porter
On appelle le nègre pour la porter
Alors nous dansons, nous chantons
Nous battons le tam-tam,
Nous jouons de la vaccine : nous avons le dos large.
Nous prenons la croix, nous prenons les fusils, les canons,
Aidant le blanc à porter,
Nous prenons les crimes, nous prenons les péchés,
Nous aidons tout le monde à porter.

 

Rédigé par Karévé

Publié dans #Société

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