UN PEU D'HUMOUR
Publié le 10 Février 2009
Renvoyé à ses chères études Antilles, le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer revient les mains vides. Il raconte.
Cher Nicolas,
C'est vraiment ballot que tu ais calé ton saut à Bagdad le jour où je repassais par l'Hexagone. Surtout que maintenant, je ne sais pas quand je vais revenir.
Faudra que tu touches un mot à François quand tu reviendras: non seulement il m'a pris entre quatre-z-yeux pour m'expliquer que j'avais lâché trop de lest avec le collectif LKP qui mène la
révolte en Guadeloupe, mais en plus il m'a expliqué
que je pouvais faire une croix sur une rallonge pour augmenter le salaire des gens là-bas.
Du coup, je repars sans argent, et on recommence tout à zéro.
"L'Etat ne saurait se substituer à une négociation entre partenaires sociaux" a dit Fillon sur France Info. Alors, certes, il propose de "tout faire pour renforcer le
dialogue" et "organiser la médiation". OK, mais les patrons vont-ils pouvoir allonger les 200 euros par personne en plus chaque mois dans un contexte de crise financière?
Résultat des courses: il me renvoie les mains vides (ou presque, j'ai la baisse du carburant et la généralisation du RSA, mais rien sur les
baisses d'impôts) et avec 2 négociateurs de choc, qui bossent tous à la direction du travail, histoire d'envoyer le message: remettez-vous au boulot.
On en est mine de rien au 21ème jour de grève.
Cerise sur le gâteau, je dois faire un crochet par la Martinique, où je n'avais pas mis les pieds jusque là. Bref, je vais me faire allumer: ça a déjà commencé en France, où Noël Mamère me prévoit l'enfer
sans passage par le purgatoire...
Je suis sûr qu'être secrétaire d'Etat à l'Irak
est bien plus reposant que de l'être à l'Outre-Mer. Tu y penseras lors du prochain remaniement?
A très très très très vite
Yvounet